Lorsqu’une personne est diagnostiquée cœliaque dans un foyer, c’est toute l’organisation familiale des repas qui est impactée ! Si la gestion des courses et de la cuisine se complexifie, les repas à l’extérieur ne sont pas non plus une source de tranquillité. Heureusement que la famille est bien souvent d’un grand soutien ! Faisons le point sur le bouleversement alimentaire dû au régime sans gluten qui a eu lieu chez Betty, Chloé, Deborah, Flavie, Manon et Viviane.
Suivre un régime sans gluten nécessite très souvent de réorganiser la manière de faire les courses ainsi que les lieux. « Les courses prennent évidemment plus de temps au départ. Pour trouver des produits sans gluten plus variés, j’ai dû changer de supermarché et m’orienter vers des magasins spécialisés » (Viviane). Astuce partagée par Flavie : « commander ses courses par internet, grâce au drive, pour mieux contrôler les étiquettes tout en restant à la maison ».
Si le régime sans gluten est souvent vécu au départ comme une contrainte, les cœliaques et sensibles au gluten le considèrent ensuite comme une chance de se reconnecter à la cuisine maison et de varier les habitudes. Betty reconnaît que l’alimentation à la maison est aujourd’hui plus diversifiée. Tout le monde finit par reconnaître que c’est vraiment le mieux pour manger sainement…
« Lorsque j’ai appris mon intolérance au gluten, j’ai dû m’habituer à cuisiner davantage. Aujourd’hui, je fais tout moi même » (Viviane). Manon se souvient de sa détresse lorsqu’elle a dû manipuler toutes ces farines nouvelles. Que de recettes ratées ! Flavie reconnaît qu’ « il faut du temps pour maîtriser ces nouveaux ingrédients ».
Afin d’éviter les contaminations croisées dans la cuisine, il est nécessaire d’être très organisé. Pas seulement soi mais aussi tous les autres membres de la famille : ne rien mélanger, ni les aliments ni les ustensiles. « Il a fallu réorganiser tous les rangements de la cuisine et consacrer un placard aux produits sans gluten », précise Chloé. Déborah insiste sur l’organisation temporelle des repas pour limiter les contaminations : « je prépare mes plats sans gluten avant, par exemple j’égoutte mes pâtes avant les pâtes au blé du reste de la famille ».
Mais tout cuisiner maison demande du temps et nos vies bien remplies ne nous le permettent pas toujours… « Faire son pain sans gluten, après la journée de travail, les devoirs des enfants, le ménage, c’est parfois trop demander », regrette Chloé.
Dans certaines familles, tout le monde mange sans gluten avec parfois quelques exceptions comme les pâtes et le pain chez Manon. Flavie est par exemple soutenue à 100% par son conjoint : « il suit le régime avec moi. Ça m’aide énormément ! Parfois, je vois bien qu’il s’efforce de ne pas craquer sur une pizza pour éviter de me tenter… »
Dans d’autres familles, la cuisine est différenciée. « Je fais des menus similaires en changeant l’aliment qui contient du gluten » (Betty).
Les membres de la famille proche sont souvent très ouverts et impliqués. « Ils m’ont beaucoup aidée dans les premières années du régime », avoue Viviane. Chloé et Manon peuvent compter sur le soutien de leurs mères respectives qui testent des plats sans gluten et leur partagent les meilleures recettes. C’est important, notamment dans les moments de découragement : « quand je déprime parce que c’est trop dur de suivre un régime si contraignant, mon ami est là pour me motiver » (Flavie).
Lorsque la famille est invitée à l’extérieur, les réactions peuvent être très variables et les repas, souvent délicats.
Flavie apprécie les déjeuners chez ses parents car ils sont aux petits soins pour elle et prévoient toujours un menu adapté. Deborah a quelques amis vegan assez ouverts d’esprit qui aiment les défis culinaires et s’essaient avec plaisir à la cuisine sans gluten…
Beaucoup de cœliaques s’accordent à dire qu’il est parfois très gênant d’être invité chez des personnes qui se sont démenées pour confectionner un repas compatible avec leur régime. Or, il n’est pas rare qu’une erreur ait été commise et empêche de manger un plat !
Quand on connaît suffisamment bien les personnes qui invitent, le plus simple est de les contacter à l’avance pour connaître le menu. Flavie en profite pour donner des conseils. Manon prévoit sa propre nourriture si le menu comporte un plat qu’elle ne tolère pas. Viviane apporte systématiquement le pain et Chloé confectionne régulièrement le dessert.
Par peur de se faire remarquer ou de froisser les gens, un nombre non négligeable d’intolérants au gluten n’ose pas parler franchement de leur régime alimentaire. « Cela peut facilement déboucher sur des polémiques », précise Viviane. Deborah et Manon s’adaptent aux situations, mangeant ce qu’elles peuvent et évitant les préparations suspectes. Jamais elles ne demandent autre chose au risque de paraître impolies.
Betty confie qu’il est difficile de manger chez les personnes qui ne comprennent pas la maladie. Les remarques désobligeantes la mettent mal à l’aise : « Tu ne peux rien manger alors ? », « Moi, à ta place, je ne pourrai pas ! ». Ces remarques entendues des milliers de fois peuvent aussi être l’occasion de sensibiliser les proches à l’impérative nécessité de respecter le régime sans gluten, les bénéfices pour la santé, etc.
Quand on est cœliaque, gérer les repas de la famille et son régime sans gluten, c’est toute une aventure, surtout les premières années ! Si les marques sont vite prises au sein du foyer, les repas à l’extérieur sont toujours sources d’imprévus… Un grand merci à Betty, Chloé, Deborah, Flavie, Manon et Viviane pour leur précieux témoignage.
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